Chaque mois, un groupe de lecteurs curieux et avides se rassemble à la Biblioteca Internazionale Ilaria Alpi pour discuter d'un nouveau livre, avoir une conversation agréable et pour pratiquer le français. De nouveaux membres sont toujours les bienvenus.
Le livre d'octobre du Groupe de lecture Stendhal sera le roman de Joseph Pontus À la ligne. Feuillets d'usine (Editions de La Table Ronde 2019).
"Au fil des heures et des jours le besoin d'écrire s'incrustetenace comme une arête dans la gorgeNon le glauque de l'usineMais sa paradoxale beauté". Ouvrier intérimaire, Joseph embauche jour après jour dans les usines de poissons et les abattoirs bretons. Le bruit, les rêves confisqués dans la répétition de rituels épuisants, la souffrance du corps s'accumulent inéluctablement comme le travail à la ligne. Ce qui le sauve, ce sont l'amour et les souvenirs de son autre vie, baignée de culture et de littérature. Par la magie d'une écriture drôle, coléreuse, fraternelle, l'existence ouvrière devient alors une odyssée où Ulysse combat des carcasses de boeuf et des tonnes de bulots comme autant de cyclopes.
Joseph Ponthus
Joseph Ponthus a travaillé plus de dix ans comme éducateur spécialisé en banlieue parisienne. Ancien ouvrier dans le secteur alimentaire, son premier roman, À la ligne (La Table Ronde, 2019), a reçu de nombreux prix littéraires ainsi qu'un grand succès auprès du publi
Chaque mois, un groupe de lecteurs curieux et avides se rassemble à la Biblioteca Internazionale Ilaria Alpi pour discuter d'un nouveau livre, avoir une conversation agréable et pour pratiquer le français. De nouveaux membres sont toujours les bienvenus.
Le livre de novembre du Groupe de lecture Stendhal sera le roman de Maryse Condé Moi Tituba sorcière: Noire de Salem (Gallimard 2007).
Fille de l'esclave Abena violée par un marin anglais à bord d'un vaisseau négrier, Tituba, née à la Barbade, est initiée aux pouvoirs surnaturels par Man Yaya, guérisseuse et faiseuse de sorts. Son mariage avec John Indien l'entraîne à Boston, puis au village de Salem au service du pasteur Parris. C'est dans l'atmosphère hystérique de cette petite communauté puritaine qu'a lieu le célèbre procès des sorcières de Salem en 1692. Tituba est arrêtée, oubliée dans sa prison jusqu'à l'amnistie générale qui survient deux ans plus.
Maryse Condé
Maryse Condé, née Marise Liliane Appoline Boucolon, est une écrivaine française. Née en Guadeloupe, elle part, en 1953, étudier en métropole au lycée Fénelon, puis à la Sorbonne où elle étudie l'anglais. En 1959, elle se marie avec l'acteur guinéen Mamadou Condé et part pour la Guinée. Après son divorce, elle continue de séjourner en Afrique avec ses quatre enfants. Elle enseigne le français en Guinée, au Ghana et au Sénégal. Puis en 1973, elle quitte l'Afrique pour retourner vivre en France. En 1975, elle obtient à la Sorbonne Nouvelle un doctorat en littérature comparée. L'année suivante elle publie son premier roman, Heremakhonon (1976), réédité plus tard sous le titre En attendant le bonheur. En 1981, elle épouse en secondes noces Richard Philcox, le traducteur de la plupart de ses romans vers l'anglais. Elle enseigne dans diverses universités et entame sa carrière de romancière. Après la publication de Ségou (1984), son troisième roman, elle rentre en Guadeloupe. Cependant, elle quitte bientôt son île natale pour s'établir aux USA où elle enseigne à l'Université Columbia. C'est grâce au roman Moi, Tituba sorcière... Noire de Salem (1986) qu'elle reçoit en 1987 son premier prix littéraire: le Grand Prix littéraire de la Femme. Le prix Marguerite-Yourcenar est décerné à l'écrivaine en 1999 pour Le cœur à rire et à pleurer, écrit autobiographique qui fait le récit de son enfance. Après de nombreuses années d'enseignement à l'Université Columbia, dont elle préside le Centre des études françaises et francophones depuis sa fondation en 1997 jusqu'en 2002, elle partage son temps entre son île natale et New York. Maryse Condé est la récipiendaire du Prix Nobel alternatif de littérature dans la session exceptionnelle de 2018.